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9. Les églises du Lieu

Publié le 11 septembre 2011 dans Les églises de la Vallée de Joux

L'église du Lieu au début du XXe siècle

   Premier lieu  de culte envisageable, positionné sur le Vieux Moûtier, topomonyme toujours utilisé de nos jours. D'aucuns y situent l'hypothétique couvent du Lieu. On pourrait y voir aussi le site choisi par les premiers habitants de ce village  pour y établir leur église. Celle-ci pourrait être du XIVe siècle. Aucun document ne la signale d'une quelconque manière.
    Par contre une église est située au coeur du village au XVe siècle au moins. Elle est visitée par deux fois par les délégués du diocèse de Lausanne, en 1416 et en 1453. Nous sommes ici toujours naturellement de religion catholique.
    Cette église devait durer pas moins de quatre siècles pour être finalement détruite en 1798 pour faire place à la nouvelle et désormais unique église, celle que l'on connaît aujourd'hui.
    Dès la Réforme est construite une autre église sur les hauteurs du Lieu, celle dite de la Rochettaz. Elle sera d'un volume infiniment supérieur à celui de la petite église de la Cité et, apparemment dotée d'innombrables vices de construction, elle sera sans cesse à réparer, à restaurer, coûtant des sommes folles à la collectivité, encore qu'il faille comprendre qu'à l'époque le prix de l'heure n'était pas excessif !
    Cette église sera démontée au début du XIXe siècle. Il est possible que ses éléments aient pu servir de matériaux de construction. On peut ainsi découvrir d'admirables pierres taillées dans les vestiges de ce qui fut les fondations des maisons de Combenoire. Ce réemploi daterait donc de cette époque où l'on aurait peut-être consolidé la base de ces maisons qui, signalons-le, sont beaucoup plus anciennes que cela.
    Ne restera donc plus qu'une seule et unique église. Elle fut construite entre 1798-1802, en pleine époque révolutionnaire. Elle utilisera l'espace laissé par la démolition de la petite église plus celui d'une maison particulière à son tour passée sous la pioche des démolisseurs. Elle coûtera des sommes fantastiques. Pour la commune, rajoutez à ces frais les impositions exhorbitantes imposées par le nouveau régime et les armées française, comprenez que la marche du commerce était fortement ralentie du fait des différents blocus imposés par Napoléon, et il sera difficile de comprendre comment financièrement la commune du Lieu arriva à franchir ce mauvais pas. Et pourtant elle le fit, ce qui constitue un vrai miracle. L'étendue attentive de la comptabilité, surtout du chapitre des recettes, devrait pouvoir donner la clé de l'enigme.
    Quoiqu'il en soit voici une nouvelle église, et celle-ci en regard de l'importance de la population, était passablement volumineuse. Son entretien de même coûtera cher à la commune.
    D'autant plus qu'elle passera par les flammes lors de l'incendie du village de juillet 1858 et qu'il faudra la reconstruire, tout au moins la restaurer dans de notables proportions, avec reconstruction complète des charpentes du temple et du clocher et pose de nouvelle cloches et d'une nouvelle pendule.
      C'est l'église telle que vous la voyez aujourd'hui.
   Les détails de sa construction apparaîtront dans les différents documents annexes. L'église contenait les archives qui, heureusement, ne brûlèrent pas, et qui même ne furent aucunement détériorée. Les premiers registres demeurent dans l'état le plus parfait que l'on puisse souhaiter  pour ces vieux papiers.
    Des restaurations successives furent naturellement nécessaires afin de garder le temple en parfait état. Tel qu'il est aujourd'hui, utilisé non seulement pour les exercices religieux, mais aussi pour de nombreux concerts, sa bonne acoustique étant fort prisée.