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6. Xavier Audouin ne nous en dira pas long sur le rang des vaches - 1811 -.

Publié le 24 décembre 2012 dans Le Ranz des vaches, comme Ils l'ont aimé...

Poya de C. Yersin de Rougemont, partie 3.

... le pouvoir de la musique nationale était redouté dans les régiments suisses, parce que ceux-ci pouvaient, sans crainte, s'abandonner à l'espérance de terminer leur carrière aux montagnes qui les avaient vus naître. On n'exécutait pas le ranz des vaches sans que l'imagination des Helvétiens ne leur retraçat les charmes de la patrie et le malheur d'être éloigné de tout ce que l'on chérit. Cet air était devenu pour eux un signal de désertion. Les Suisses désertent difficilement; mais pour rester fidèles aux drapeaux, ils y éprouvaient un ennui insupportable; ils y mouraient du mal du pays, hemi-wehe. Il fallut les condamner à ne jamais entendre un air qui portait dans leurs rangs le trouble et la douleur. Plusieurs décisions ministérielles prescrivirent aux commandants des onze régiments suisses, d'interdire le ranz des vaches; et ne croyez pas que cet air fût un cri de guerre, encore moins de sédition. Le ranz des vaches était l'imitation du bruit que le jeune bouvier faisait entendre sur la cornemuse, en conduisant les troupeaux à la montagne.