Des découvertes comme ce cahier, couvrant plus d'un demi-siècle de la vie d'une école, il est vrai de manière bien sommaire, restent cependant fantastiques. Excitantes aussi. Voilà qui va permettre de mieux situer certaines de nos situations scolaires sur le plan de la durée de la carrière de nos institutrices.
On est d'autant plus ému à visiter ces pages, qu'y figure en quelque sorte le temps que nous avons passé dans cette classe, quatre ans, de 1952 à 1956. Tout cela date un peu.
Ô nostaligie. Ô romantisme. Nous ne nous cachons pas derrière quelques pensées à la mode, ou derrière la formule rigoureusement creuse de "il faut regarder en avant". Qu'est-ce que l'avant. D'une part il n'est pas vécu, et d'autre part, dans pas bien longtemps, nous n'y figurerons plus. Raison pour laquelle il vaut encore mieux se retourner sur le passé, en prendre ce qui fut bon - avoir sa maison directement à côté de l'école n'est pas donné à tout le monde! - et puis tant pis après tout pour le reste. Il n'est qu'un temps pour dire, pour fixer. Après c'est une toute autre question. Que l'on nous oublie ? C'est dans l'ordre des choses. Mais le document, tous les archivistes vous le diront, il doit demeurer. Un témoignage. Pour assurer ses arrières. Et qui le sait, quelque part, pour mieux regarder en avant.
L'école avait du bon. Puisqu'elle nous a appris à lire et à écrire, et à pouvoir s'exprimer, ce que nous pouvons faire encore aujourd'hui. Une seule question: peut-on être vraiment compris par les autres ? Ne fait-on pas toujours cavalier seul ? Est-on résolument solidaire dans sa forme de pensée et sa manière de recréer le passé ? Bonnes questions, dirons certains!
