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50. Quand la Patrie Suisse s'intéressait à la Vallée de Joux.

Publié le 12 décembre 2016 dans La Vallée dans tous ses états

Inauguration de la ligne au Brassus le 19 août 1899.

    Ce fut surtout à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Il y avait alors de l'intérêt à venir faire un tour à la Vallée. Il y avait surtout que l'on construisait une ligne de chemin de fer qui prolongerait celle existante reliant Vallorbe au Pont. Alors la dite était en plein chantier et n'attendait plus que son inauguration  en août 1899. 
    Ce nouveau chemin de fer, nommé Pont-Brassus, permettrait à ces Pèlerins d'un jour d'aller au moins jusqu'au bout de la Vallée et de pouvoir contempler toutes les richesses paysagères qu'elle pouvait offrir.
    C'était alors précisément que l'on commençait à voir des skis. Objet de curiosité tout d'abord, mais vite indispensables à tout un chacun, et même à ces dames qui ne rechignèrent jamais à faire du ski même avec de grandes robes. Elles ne tenaient d'aucune manière à se distancer et à laisser seul à leurs compagnons les plaisirs de ce nouveau sport.
    Qui fit aussi les beaux jours des simples promeneurs, cloisonnés jusque là tous les hivers, et qui, tout à coup, comprirent que les nouveaux engins leur permettraient d'aller presque aussi facilement en hiver qu'en été dans ces coins bénis qu'ils fréquentaient assidument, ce Mont-Tendre en particulier qui fut toujours un peu la chasse gardée de ces gens du Chenit qui enfin, avec vue sur la plaine et sur le Mont-Blanc, pouvaient désormais s'ouvrir un peu à d'autres mondes. Quelles réjouissances et quelles jouissances, d'autant plus si bientôt l'on s'en était allé dans une cabane, pour sortir du sac, et vive la compagnie, une bouteille de bon gros rouge, et tant pis si l'on en prend deux ou trois verres, après ce sera la descente, un pain dans lequel on se coupera de puissants triquets, et un saucisson de derrière les fagots dont le goût vous ferait revenir un mort à la vie!
    Tout cela grâce à de simples lattes en bois, Ô miracle.
    Plus tard, dont nous ne reproduirons rien ici, ces Messieurs de la Patrie Suisse s'intéresseront de manière très attentive à l'exploitation de la glace sur le lac Brenet, au Pont. Leurs reportages ont offert des textes certes intéressants, mais plus encore des photos qui restent aujourd'hui encore des documents de première main.
    Bref, la Vallée de Joux, restait une contrée peut-être un tantinet lointaine pour ces gens  de Genève, mais elle avait en contre-partie ce petit goût d'exotisme qui fait le charme d'une région.