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2. Une scierie pour Jean Herryer au Brassus.

Publié le 27 mai 2014 dans Les scieries de la Vallée de Joux.

La rivière du Brassus, objet de toutes les convoitises de la part des industriels de tous bords.

    Il n'y a que peu de chance que les établissements anciens établis sur les rives du Brassus aient compris une raisse, soit scierie. Toutefois, comme il s'agit de la première installation utilisant comme source d'énergie les eaux du Brassus, il convient de la signaler. Auguste Piguet en parle dans son tome premier sur la commune du Chenit, 1947, p. 27: 
    "Sur les rives du Brassus pourtant, un téméraire usinier anonyme était venu s'installer avant l'an 1525. En l'absence de tout débouché voisin, l'entreprise était vouée à un échec. 
    Longtemps après, l'acte s'accensement du même torrent par Leurs Excellences à l'industriel Herrier (15455), évoqua en ces termes le souvenir de l'usine délaissée: "... (la place) sus laquelle... aultres foys aye esté certains aisements et instruments de rivière a present destruictz et ruynez". 
    Même volume, p. 47: 
    "L'usinier anonyme signalé plus haut délaissa son établissement avant 1525, puisque à cette date le mas du Brassus ne fut l'objet d'aucune reconnaissance en particulier. Au départ du premier industriel, l'abbaye du Lac rentra tout naturellement en poessession de cette antique partie du Domaine. 
    Mais, une force motrice de l'importance de celle du Brassus ne pouvait demeurer longtemps inutilisée. Berne, héritière des biens de l'ex-monastère, s'empressa, à la première occasion favorable, de réabergeer le précieux torrent. 
    Le nouvel usinier, Jean Herryer, natif d'Aubenton au diocèse de Laon, avait d'abord tenté sa chance sur le ruisseau de St-Sulpice, près du grand pont interlacustre. Au nom de LL.EE., Bénédict de Diesbach, bailli de Romainmôtier, condéda à l'entreprenant Français tout le cours du Brassus, de la source à l'embouchure, pour y construire des "raisses" et un martinet à faire et battre le fer. Berne se contenta d'exiger le modeste "entrage" de 10 florins (150.-) et la cense minime de 2 sols (fr. 2.50). Demander davantage aurait empêché la réussite de l'entreprise. 
    le prince se réserva la directe seigneurie, le droit emphytéotique (soit la reprise au bout d'un long bail), la dîme et autres droits seigneuriaux (1555). 
    Une association entre Herryer et Jérôme Varro paraît probable. Ce dernier, on l'a signalé plus haut, résidait au Brassus en 1568 déjà. Aucun document n'a permis d'établir la date où Herryer fit cession de l'entreprise à son associé présumé. Jérôme survécut peu à cette acquisition. En 1576, il est qualifié de défunt."