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28. Nouveaux souvenirs de Fribourg, par Ferdinand Perrier, 1868.

Publié le 08 décembre 2012 dans Alpages, chalets et bergers de la Gruyère

Montbovon vers 1910

   C'est quelque chose de grandiose qu'un beau coucher de soleil. Il y a peut-être moins de pompe, moins de lyrisme dans la fin du jour que dans son commencement, mais il y a aussi plus de majesté, plus de mélancolie. Les transports sont moins vifs, mais l'émotion est plus douce; c'est le dénouement d'une épopée qui tourne à l'élégie. Il y a une joie pétulante, un triomphe, surtout dans le moment où le soleil, apparaissant à l'horizon, inonde tout le paysage de sa lumière pénétrante qui semble absorber les ombres. Il y a quelque chose de plus suave, de plus affectueux dans le dernier regard de l'astre créateur. La lumière est plus dorée, les ombres plus intenses, et puis il y a l'indicible poésie de l'adieu.

                                                                                       Ferdinand Perrier