Fontaine de l'Epine. Un rien, semble-t-il, et elle bascule !
Elle ne paie pas trop de mine, d'autant plus qu'on ne la sert plus, l'eau courante ayant été installée aux hameaux il y a quelques années.
Elle ne paie pas trop de mine, mais elle reste éminément sympathique. Là peut-être notre père jouait-il alors qu'il avait cinq ans et qu'il habitait encore avec son père et sa mère à l'Epine-dessus de vent. Toute une époque dont il convient de ne pas oublier les composantes.
De la fontaine de l'Epine, si l'on veut bien poursuivre sa promenade en direction du levant, face à l'immensité de la Dent, on peut emprunter le chemin qui conduit à la Roche, autrefois pâturage commun des gens du hameau. Tout au bout, ou presque, si vous tirez contre votre droite, vous arrivez au-dessus des rochers du bord du lac Brenet. Ce serait le cul-de-sac s'il n'y avait pas un petit sentier pour descendre jusqu'au chemin Bonport - La Tornaz. Qui le connaît encore, emprunté seul, semble-t-il, par les chamois passant d'un niveau à l'autre. Il n'en existe pas moins, rendu presque invisible par les feuilles mortes sur lesquelles, vu l'intensité de la pente, il convient de ne pas glisser. Alors après c'est le lac Brenet dans toute sa splendeur. L'eau, d'une pureté en apparence merveilleuse, est presque verte, aujourd'hui. Si belle qu'on la boirait ! Un homme est là, sur la rive, couché, qui phisolophe, qui s'interroge sur le sens de notre vie et sur les chances que nous avons de durer !
Plus loin, ce sera le miracle de deux ou trois colonies de crocus. Si beaux, qu'on resterait un jour entier là, près du chemin, à les regarder...
