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20. Quand les gens savaient écrire...

Publié le 03 avril 2016 dans Instants d'humanité

Leur vie... l'écriture!

    La consultation des anciens numéros de la FAVJ, remontons ici de trois quarts de siècle au moins, nous offre de fameuses surprises. Ainsi découvre-t-on dans notre journal régional des hommes de plume qui avaient un sacré talent. On connaît parmi ceux-ci ces correspondants réguliers  qui ont laissé une trace durable dans la littérature locale. Citons à cet égard David des Ordons, Albert Pillichody, Samuel Aubert, Auguste Piguet, P. d'Amont pour ce qui concerne le patois, Rochat-Cenise pour un temps, et bien d'autres encore, tous grands maîtres de l'écriture et philosophe en même temps.  
    Un seul semble ne pas avoir laissé de grands souvenirs, et pourtant quel talent pour cet homme qui envoyait ses papiers à la feuille sous le titre général: Lettre de la plaine. Dans de tels textes cet auteur pourtant bien oublié, faisait part de sa haute connaissance de la population vaudoise, en décrivant les coutumes, les mentalités de celle-ci. Et il a poursuivi son oeuvre pendant une bonne vingtaine d'années, laissant à nos Combiers le plaisir de découvrir tout un petit monde qui vivait certes de l'autre côté du Mont-Tendre mais qui avait néanmoins de profondes similitudes avec le nôtre. Eux de la plaine, nous de la montagne, la différence n'était pas aussi grande qu'on le croit d'ordinaire. Et c'est pour cela que l'on peut encore lire de nos jours cette jolie prose avec beaucoup d'intérêt. Les meilleurs de ces papiers seraient très certainement à remettre en circulation. 
    Dans le texte qui suit, non signé, que l'on ne peut donc pas attribuer avec certitude à A. Gaillard, on verra ce que l'on pouvait faire autrefois de ses dimanches. Quand les courses à la montagne prenaient l'air de réjouissances formidables, avec toutes les découvertes à faire, et que le retour avait néanmoins un petit goût moins réjouissant, un peu de moisi, parce qu'alors déjà l'on retrouvait des villages ravagés par les voitures qui laissaient comme une odeur de poussière et de benzine qui vous remettait vite les pieds sur terre!