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2014 - 1er février. Mon ami Cavanna.

Publié le 01 février 2014 dans Le Journal Combier

La belle gueule de notre ami Cavanna.

   Cavanna, mon ami Cavanna, fâcheuse nouvelle est mort. Il a tiré sa révérence le mercredi 29 janvier. L'homme, écrivain tout autant que polémiste, ne se signalera plus. 
    Et pourtant Cavanna demeure. Car ses innombrables ouvrages, près de cinquante à ce que nous avons pu estimer, sont là, disponible, pour nous offrir la qualité de sa prose, sa tendresse, son humour. Notamment quand il parle de son enfance dans les Ritals. 
    Quel homme! Créateur de Hara-Kiri, puis de Charlie Hebdo. Toujours à rager contre la société, mais plus encore contre ces grands qui n'écoutent que leur intérêt et nous conduisent droit contre le mur. A brève échéance. Mais cela, chutt, ne le dîtes pas, vous allez les mettre en colère. 
    Cavanna, avec sa belle gueule, et il le savait qu'il plaisait aux femmes, un peu trop peut-être, d'où ses problèmes conjuguaux innombrables. Avec sa belle moustache à la Vercingétorix. Unique. Le coup de gueule permanent à titré le Courrier dans un article consacré à cet être que la société BCBG n'a pas réussi à contrarier d'aucune manière. Il allait son chemin avec cette infinité de potes qui l'ont accompagné dans ses aventures éditoriales. 
    Car le papier, voilà l'univers de Cavanna, qui reconnaissait lui-même qu'à son coucher, et même si c'était au milieu de la nuit, il lui fallait son bout de papier à lire, sans quoi il ne pouvait pas envisager un sommeil heureux. N'importe quoi, un livre, un journal, un prospectus, bref, il n'y a que l'embarras du choix mais pourvu que ce soit de l'imprimé. Il en était fou. Il trempa dans l'encre d'imprimerie toute sa vie. Le monde de la rédaction et de l'édition où il jubilait. Car il allait leur en "foutre", à tous ces gros pensus dont la seule voie était le politiquement correct. Il allait les étriller. 
    Bien souvent l'âpre combat se retourna contre eux tous qui fomentaient leurs révolutions à l'ombre de la salle de rédaction, et celle-ci pouvait être installée n'importe où dans ce grand Paris alors bouillonnant. 
    Voilà en quelques phrases esquissé l'éditorialiste et écrivain. Qui va nous manquer. Une voix s'est tue. Qui ne sera jamais remplacée. Car c'est un fait, les hommes courageux, intraitables, ne courent pas les rues.