Philippe Robert (1881-1930)
Pour nous, gamins, cette grosse bible à l'apparence austère qu'avaient reçu autrefois nos parents à l'occasion de leur mariage, ne présentait rien de particulier, ni surtout rien d'attirant. Un gros livre que l'on voit trôner quelque part sur un rayon quelconque et que l'on n'ouvre pas souvent.
Ce n'est que plus tard, bien plus tard, que nous avons daigné nous intéresser à ce gros ouvrage alors que nous avions pu en trouver un exemplaire personnel en d'autres lieux.
Cette fois-ci, ce qui nous était apparu si longtemps comme un gros bouquin d'une austérité bien en accord avec celle de notre église évangélique réformée nationale vaudoise, le nom est déjà tout un programme, se révéla tout soudain comme un très bel ouvrage, et réalisé en somme en adéquation parfaite avec nos goûts portés sur l'art nouveau et sa descendance.
Néanmoins nous ne savions rien de la genèse de cette bible des familles. Ce n'est que récemment, tombant sur un no spécial de la Revue suisse de l'imprimerie et des industries annexes, de 1940, que nous pûmes découvrir les conditions dans lesquelles ce gros ouvrage avait été réalisé. L'artiste, dessinateur, graveur, lettriste, était Philippe Robert (1881-1930), membre de cette grande et illustre famille de peintres de la Chaux-de-Fonds. Celui-ci ne devait pas déroger à la règle que, avec un tel nom, on ne peut que faire une carrière dans l'art.
Un repérage sur le net nous permis de découvrir en la personne de Philippe Robert un artiste éclectique, touchant aussi bien à la peinture, qu'au dessin et au graphisme. On découvrira donc par ce moyen la palette multiple de cet homme décrit quelque part comme un mystique. Il devait hélas décéder peu après avoir achevé l'ornementation de cette exceptionnelle bible de mariage.
Nous avons fait suivre le texte consacré à cet ouvrage, par diverses pages offrant de découvrir le vieux passé de l'imprimerie en Suisse.
