Isaac Oyez-Ponnaz, conseiller d'état, l'un des acteurs de ce dernier acte.
On ne reviendra pas sur l’histoire de la forêt du Risoud à propos de laquelle les démêlés entre les habitants de la Vallée et LL.EE. d’abord, puis entre ces mêmes et l’Etat de Vaud ensuite, furent plus nombreux que les arbres de cette belle et grande forêt.
Disons que lors du nouveau régime, pour arranger un peu tout le monde, la forêt du Risoud fut partagée en 1896. Les trois communes se virent attribuer, après de longues négociations, un lot de 854, 4 ha, soit le 39.17 % de la superficie de l’ancienne forêt. L’arrangement final fut conclu au Sentier le 15 juillet 1901. Les trois communes cependant restaient en indivision.
On partagea bientôt cette vaste propriété. On fit cinq lots. On estima que la commune du Chenit, au prorata de la population, devait en obtenir trois, celle de l’Abbaye un et celle du Lieu un également. On ne parvint naturellement pas à s’entendre sur la manière dont on devait partager ces forêts réparties en cinq lots. On procéda en conséquence au tirage au sort. Ce fut fait au Pont, sur la proposition du chef du département de l’agriculture, le 9 septembre 1909. Le résultat fut le suivant : le Chenit reçut les lots I, III et V ; l’Abbaye reçut le lot IV, tandis que le Lieu obtint le lot II. Cette situation était ridicule, en ce sens que la part de la commune du Chenit se trouvait partagée en trois, et que celle de la commune du Lieu, plutôt que d’être annexée directement à ses forêts, se voyait perdue au milieu des autres. Ne cherchez pas docteur, c’est la tête, pourrait-on dire à propos de l’obstination pathétique et véritablement stupide de nos politiques d’alors.
C’est ce partage qui donna lieu à la petite comédie que l’on pourra découvrir ci-dessous.
Les protagonistes en seront les trois syndics de la Vallée : Berney Louis-François pour l’Abbaye, Emile Meylan pour le Lieu, Golay pour le Chenit.
Régente le tout le Conseiller d’Etat Isaac Oyez-Ponnaz (1858-1919).