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1831. On s'en va acheter notre école

Publié le 31 décembre 2020 dans Les riches heures du passé combier

C'est surtout derrière cette ligne d'horizon que vivait le petit hameau de la Fontaine-aux-Allemands

    Un hameau dont les premières maisons datent approximativement de 1600. Il se constitua en fraction de commune à la fin du XVIIe siècle. Parmi les premières tâches de cette administration, réglementer et promouvoir l'enseignement. Cela conjointement avec le hameau de Combenoire. 

    On posséda bientôt un régent commun. Celui-ci enseignait le matin à Combenoire, l'après-midi à la Fontaine-aux-Allemands. En ce lieu on louait une chambre dans l'une des maisons pour faire l'école. Cela devait durer pas loin d'un siècle et demi. Jusqu'au jour où l'on se décida à acheter un bâtiment afin d'en faire l'école. C'était en 1831. L'enseignement devant se poursuivre jusqu'en 1876, l'école aura donc servi environ 45 ans. 

    La piste de ski de fond actuelle passe à la Fontaine-aux-Allemands sans toutefois que le simple promendeur puisse savoir qu'il y avait ici un hameau. Toutes les maisons ont disparu, sauf Sur le Crêt, en direction du Mont-Tendre, et Chez Moïse Cart, contre le couchant. Pour le reste, c'est du moderne, soit le chalet Chez Lucien et le bâtiment des Ordons. 

    A se remémorer ce que fut ce hameau pendant trois siècles, et qu'il ait désormais disparu, on ne peut qu'avoir un peu de vague à l'âme. Oui, où sont-ils, les habitants qui ont passé par là, qui y menaient une existence rude, sachant que ce vaste plateau, l'hiver peut enregistrer des températures sibériennes ? 

    Des habitants qui avaient pour nom, Cart, l'essentiel des habitants, Meylan, plus anciennement Humberset. D'autres noms de la région aussi, mais en petit nombre, comme ce Lucien Reymond qu'il ne faut surtout pas confondre avec son bouillant homonyme du Solliat. Ce Lucien Reymond dont la ferme, dite alors Chez le Poisson, a disparu. Elle servit sur le tard de chalet. Celui-ci brûla. On le reconstruisit et plus grand qu'avant, mais à quelque distance de là. C'est le chalet actuel de Chez Lucien. 

    Que voilà esquissées quelques bribes de l'histoire de ce hameau pour lequel, et quoiqu'il ait disparu, on a un attachement sans borne. L'amateur d'histoire se rit du temps, donc des siècles, et sait retrouver même des gens qui ne sont plus depuis de nombreuses décennies. Et même se complait à les faire revivre dans leur environnement. Difficile, celui-là, néanmoins vivable. La preuve, ces trois siècles de colonisation.