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1779. Horace-Bénédict de Saussure étudie les lacs de la Vallée de Joux.

Publié le 02 janvier 2014 dans Les riches heures du passé combier

Horace-Bénédict de Saussure (1740-1799), savant genevois.

    Horace-Bénédict de Saussure (1740-1799), savant genevois, peut  être considéré comme le fondateur de l'alpinisme. Il fut  attaché essentiellement aux Alpes, au massif du Mont-Blanc en particulier, qu'il décrira dans un monumental ouvrage: Voyage dans les Alpes, 4 volumes, parus entre 1779 et 1796, conjointement à Genève et Neucâtel.        
   La section: les lacs du Jura, fait partie de cette grande oeuvre. Nous avons repris ici ce qui concerne les lacs de la Vallée de Joux que De Saussure visita en juillet 1779. Coïncidence étonnante, trois mois après son passage, soit en octobre 1779, ce fut au tour de Goethe de traverser  notre Vallée. Nous avons donc eu l'honneur d'accueillir deux personnages très importants de l'Europe occidentale de l'époque en notre région, et chacun d'eux  donna le récit de son voyage, précieux témoignages s'il en est. 
    De Saussure fut le premier "étranger"  à s'intéresser à nos lacs et surtout à tenter de résoudre ce mystère: où allaient les eaux qui s'engouffraient dans les entonnoirs ?  Certes, localement, on avait toujours supposé, et cela depuis les débuts de la colonisation, qu'elles allaient former la résurgence de l'Orbe à Vallorbe, mais on n'en savait guère plus. Ce qui fait qu'il convenait de mieux cerner le phénomène, ce que tenta de faire l'illustre savant. 
    Mais celui-ci, s'il s'est armé d'éprouvettes, de thermomètres et autres instruments de mesures, sait tout de même remarquer autre chose qu'un sujet d'étude. C'est ainsi qu'il s'intéresse aussi à la population de cette vallée et qu'il apprend, chose qu'il va signaler dans ses écrits, que ces gens-là, nos ancêtres donc, à l'heure où il parle, de la par la fréquentation apparemment régulière des étrangers qui vont visiters leurs lacs, de par des voyages plus fréquents hors de leur pays, tandis qu'autrefois ils formaient un peuple à part dont on ventait la pureté et la simplicité des moeurs, se ramenaient peu à peu à la commune mesure. D'autre part il apprend qu'ils aiment la musique qu'ils exercent depuis leur plus bas âge.  Chose étonnante, de Saussure signale que c'étaient les gens de la paroisse de l'Abbaye qui étaient le plus portés à ce goût de la musique. Or on saura que fut créé aux Bioux, cette même année 1779, la première société de chant sacré de la Vallée! 
    Le récit de De Saussure colle donc, au moins sur ce point d'histoire, avec la plus parfaite réalité.