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1740. La commune du Lieu rachète sa première montagne avec les Crêts à Chatron.

Publié le 10 février 2014 dans Les riches heures du passé combier

Le Crêt à Chatron vieux, construit en 1712, toujours plus ou moins le même, avec la charpente d'époque, ce qui en fait donc le plus vieux chalet de la commune du Lieu. Le Crêt à Chatron Neuf fut construit en 1741-1742, sur le Crêt à Dunand.

   On sait que la commune du Lieu, à partir de 1543, année où elle obtint de LL.EE. le droit d'aberger à son profit l'essentiel du territoire de la Vallée, se détacha peu à peu de toutes ses montagnes. Si bien qu'au début du XVIIIe siècle, outre les pâturages communaux et quelques parcelles de champs à proximité du village, elle ne possédait pour dire plus rien. Situation préoccupante alors que les bois commençaient à manquer de par une exploitation excessive. Il allait falloir redresser la barre. 
    C'est pourquoi, dès qu'une première montagne fut à vendre sur son territoire, qu'elle se présenta comme acquisitrice. Le marché put se faire, officialisé par l'acte du 9 novembre 1740, instrumentalisé par le notaire Siméon Rochat de l'Abbaye, et par politesse pour les vendeurs, passé à Morges, leur lieu de domicile. 
    Cette grande et belle montagne ne fut toutefois pas vendue pour rien, soit 27 000 florins de capital, 3 000 florins pour les concessions, permissions, bois en réserve, chaudière et meubles, 1500 florins de vins honoraires et 160 florins de vins. On n'en finit donc pas d'aligner les chiffres, ce qui fait au total le prix de 31 660 florins. Rude montant qui allait nécessiter des amodiations d'un prix très élevé, pas moins de 1660 florins + 75 florins de vins pour le premier amodieur en 1741. Il s'agissait alors de Moyse Rochat, maréchal, des Charbonnières. Notons que cette amodiation put aller jusqu'a 1901 florins en 1754. 
    Ces amodiations représentaient grosso-modo un intérêt au 5 % de la somme empruntée. Il y avait cependant pour la commune, qu'elle pouvait maintenant disposer du bois à sa guise, et surtout en mettre quelques parcelles à ban, ce qui constituerait une réserve pour l'avenir. C'était donc certainement là un achat de qualité et surtout nécessaire, et cela en dépit de la grosse somme investie, argent que naturellement on dut emprunter.