Henri Rochat, boisselier à la Boisellerie du Risoud au Lieu.
Nous n'avons pu faire autrement que de parler aussi des métiers du bois. Ils abondèrent longtemps sur la commune du Lieu. De précieux listages montrent ainsi combien la boissellerie, par exemple, était vivace dans cette commune, et le resta même jusqu'au milieu du XXe siècle.
Les boisseliers se servaient eux aussi très certainement aux scieries, entreprises avec lesquelles, ils entretenaient par conséquent des relations étroites. En fait, dans une commune, que faisait-on, souvent, presque tout le temps: se royaumer de gauche à droite, pour aller chercher la matière première, la fourniture, et puis aussi bientôt pour livrer. On n'était calfeutré dans sa maison, que lors des journées vraiment insupportables où l'on se serait perdu dans les neiges. Mais pour le reste, l'on était sans cesse en déplacement, et si c'était pour la plupart des petites virées locales, pour d'autres c'était le grand voyage, alors qu'on franchissait les cols pour aller livrer sa marchandises en plaine, objets manufacturés certes, mais aussi quantité de planches, nous parlons ici en particulier pour les marchands du Pont, les professionnels du Lieu préférant l'objet tout beau dans sa belle robe couleur du bois frais.
Des listages révéleront donc l'importance de ces artisans dont l'agriculture et l'élevage constituaient la base de vie indispensable, et pour lesquels l'industrie, quelle qu'elle ait été, devenait de plus en plus nécessaire pourtant au fur et à mesure que la population se développait. Et voilà, si on travaillait le bois, mais c'était simplement parce qu'on n'avait pas le choix. Et puis aussi, quand même, qu'il fallait occuper ces longues journées d'hiver, où, à la ferme, le travail de l'écurie accompli, on n'aurait en aucun cas su se tourner les pouces. Que diable!
