Une chambre de chalet, quelque part sur nos alpages. Et surtout son berger dont le sommeil n'est pas à interrompre!
Bâtiments primitifs que ces chalets d'alpage d'autrefois. On vise l'utilitaire plutôt que le confort du personnel. Aussi celui-ci, pour se reposer, avant le début du XIXe siècle, doit-il utiliser l'écurie où il s'arrange comme il peut, directement sur le sol, paille ou foin ou feuilles mortes prises dans les forêts proches. Un fleurier par dessus, une ou deux couvertures, et le tour est joué. Ainsi les hommes firent-ils pendant des cent mille ans.
Ce n'est donc qu'au début du XIXe siècle que l'on commença à s'intéresser un peu plus et mieux au sort de ces pauvres bergers. Commencent alors les constructions de chambres dans les combles des chalets que pour l'occasion l'on réaménage. On découvrira alors que celles-ci récèlent beaucoup de place, et qu'en plus des chambres, on pourra y loger du fourrage ou des objets divers.
Considérez par cela que les chalets primitifs ne comportaient que le rez, et que la fumée, autant que par la cheminée, ou presque, s'en allait noircir les poutres de l'intégralité de la charpente. D'où pour celles-ci, dans les vieilles bâtisses d'alpage, cette couleur de suie et de fumée dont on ne comprend plus après coup la provenance.
Il se trouvait néanmoins que la chambre unique de chalet que l'on construisit dans un premier temps, devait accueillir toute une armada de bergers. D'où un entassement rare et une promiscuité plutôt dérangeante. Que malgré tout l'on allait supporter pendant un siècle et plus. C'est qu'on était patient, en ce temps-là, et qu'on n'avait surtout pas le culot de dire que le temps va de plus en plus vite!
