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140. Comment meurent les poètes...

Publié le 02 janvier 2018 dans Contes et récits de notre pays de Joux

Ce que nous apporte Noël...

    Ils meurent parce que l'on ne s'occupe plus d'eux, parce que le consumérisme nous a matraqués, parce qu'il n'y a plus rien d'autre aussi qui nous intéresse que nous-mêmes et notre manière de vivre, et notre niveau de vie.     
    On ne croit plus aux contes, plus aux rêves, on va sur un fil qui est fait de certitudes incertaines qui sont ce que l'on appelle le matériel. Peut-être même qu'on ne lit plus, allez savoir.     
    Les poètes pleurent ainsi de n'être plus connus. De ce qu'ils soient allés au tombeau deux fois, se libérant en un premier temps de leur enveloppe charnelle pour, dans un second temps se faire oublier des hommes malgré leurs oeuvres.     
    On dira:     
    - Mais ce qu'ils ont écrit n'était vraiment pas éternel, et que cette matière-là se devait de disparaître.
    C'est possible. En même temps ce n'est pas certain. Le rêve ne serait-il donc que d'un temps, le charme d'une poésie en rapport direct avec la magie d'une saison se démoderait-elle à son tour pour ne plus nous laisser qu'un goût de cendre dans la bouche ?      
    On n'y croit pas. On croit encore aux mots. Au charme des mots. Et à la douceur d'une composition où le sentiment demeure vivace, convainquant.    
    C'est pourquoi nous aimerons toujours, à chaque fois que surgit l'hiver et la douce magie de Noël, ces quelques phrases si bien dites, si bien senties: 
  
                                          Vieux Noël tu nous reviens, 
                                          Couronné de neige;                  
                                          Les flocons par les chemins,                   
                                          Forment ton cortège.