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12. Le cova.

Publié le 27 novembre 2017 dans Un monde d'objets

Le voilà, le fameux covâ. Choisissez celui qui vous semblera le mieux adapté.

    On ne saurait aller faucher sans le cova et la molette qui va avec. Le cova, en bois, en métal, ou même parfois en corne de vache, est naturellement creux et garde l'eau dans laquelle est plongée la molette. Car voilà, pour aiguiser votre fil avec cet objet qui n'était autrefois fait que d'une roche abrasive, il fallait que le fer soit mouillé. Et d'un côté et de l'autre, et d'un côté et de l'autre, ainsi de suite. Jusqu'à satisfaction. Que votre fil soit tranchant comme un rasoir, ce qui vous permettra d'avancer dans la ligne, non seulement au rythme de vos deux voisins, si vous étez au milieu d'une équipe, mais aussi sans laisser un seul brin d'herbe qui dépasse. Car ces troches que l'on laisserait au milieu des champs, et même trop nombreux autour d'une borne, la honte du faucheur. Rien de ça!    
    Des covas, il y en eut dans ces trois matières certes, mais avec des variantes innombrables quant aux formes, grosses ou moyennes.     
    On passe le cova à la ceinture. Un faucheur, et même qu'il a des bretelles pour soutenir ses pantalons, ne saurait se passer de celle-ci. En cuir, solide, déformée par l'usage. On s'habille, et l'on n'oublie pas sa ceinture, surtout pas.     
    Et bientôt, ainsi  équipé, la faux sur l'épaule, on part pour les champs où l'on accomplira son ouvrage sans rechigner, et même que vous auriez pour une fois vraiment mal au dos. Car on ne pleure pas, dans la campagne. On supporte. On est dur à l'ouvrage. On est sans pitié pour soi-même.