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120. Les beaux objets de Peghera en forme de musée

Publié le 01 septembre 2021 dans Images du pays de Bergame

Quand Peghera accueille les amateurs de vieux objets

    Charmantes surprises en ces années 2015 à 2019 - après le covid a tout tué! - de découvrir autant à l'extérieur qu'à l'intérieur, de nombreux objets en rapport avec la vie agricole et quotidienne d'autrefois dans le val Taleggio, en particulier à Peghera. 

    C'était à l'occasion de la grande fête annuelle qui se donne en général à la fin de juillet. C'est toujours noir de monde et parquer devient une vraie pénitence. Mais enfin, que ne ferait-on pas pour se mêler une fois au moins à la population locale et faire de belles découvertes. Celles-ci, plus que les produits locaux mis en vente, et ils ne manquent pourtant pas d'intérêt, faites dans le sens de retrouvailles émues avec ces vieux objets ou outils liés à l'agriculture et l'élevage difficiles et austères de ces régions. Il y a là des chaudrons, des boilles - faudrait vous donner les noms locaux, trop compliqué! - des moules à fromage, taleggio en particulier, des fourches, des râteaux, des gabbie soit hottes pour charrier le foin, des basöl, soit bois pour porter en même temps deux seaux, un à chaque bout, mis en équilibre. Bref, il y a tout ce que l'on pouvait utiliser autrefois. 

    Certes, en ce passé, la vie était rude, et ne parlons pas de la condition de la femme sur laquelle s'acharnait autant les hommes que l'église, la vie était à la limite du supportable. Malgré tout on survivait, on allait son chemin tant bien que mal. On joignait comme partout ailleurs sa naissance à sa mort, laissant entre les deux une tranche de vie qui pouvait être plus ou moins bonne, plus ou moins honorable. Les caractères étaient rudes, rugueux. On était peu porté à la compassion, puisque soi-même on menait souvent une vie de chien. 

    Ces objets, cet intérieur reconstitué, témoignent de tout cela que l'on ne saurait oublier. En mémoire de toutes ces peines et souffrances passées, en mémoire plus encore de la femme, martyrisée à souhait, humiliée, portion congrue et pourtant essentielle d'une société qui devrait s'affranchir de bien des choses, de bien des coutumes, et même de bien des croyances avant que de retrouver un semblant d'aisance et de liberté.