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11. Hier... aujourd'hui, une nouvelle de Julie Meylan en rapport avec l'incendie du Lieu de 1858

Publié le 24 novembre 2011 dans Contes et récits de notre pays de Joux

Que reste-t-il du Lieu, mon Dieu!

    Julie Meylan n'était pas née quand se produisit le grand incendie du Lieui de 1858 qui détruisit près de la moitié du village. Mais elle dut en entendre parler abondamment, puisqu'elle était apte à réceptionner les récits du sinistre quelque quinze ans après qu'il ait eu lieu, tandis qu'elle-même était alors âgée de 6 ans. Ce qu'on enregistre à cet âge en fait d'événements tragiques, souvent on ne l'oublie pas.
    Mais cela était sans grande importance puisque Julie Meylan était capable, à partir de ce qu'on lui avait raconté, de broder toute une histoire qui collerait plus ou moins avec la réalité.
    Le tragique, lié à l'histoire, elle aime, aussi cet incendie est-il pour elle l'occasion de faire un beau et émouvant papier et même si certains éléments de l'histoire sont imaginaires. Ainsi le marguiller n'aurait pas pu sauver les archives de la commune qui, à l'époque, représentait déjà un volume appréciable, tout seul sous le bras. Il lui aurait fallu procéder à  un déménagement en bonne et due forme mené par une équipe de solides gaillards que les fammes n'effraient pas, car il est probable que celles-ci, ravageant l'intérieur de l'église, empêchaient déjà de se rendre aux dites archives heureusement protégées derrière une porte de fer qui n'aurait pas rougit, simplement échaudée, et par conséquent aurait protégé les précieux registres de la commune restés sur place.
    Saurons-nous un jour la vérité ? Dans tous les cas les vieux papiers de la commune cette fois-ci ne brûlèrent pas et ils sont toujours là pour nous révéler la manière dont nos prédécesseurs vivaient et envisageaient l'existence.
    Quoqu'il en soit ce fameux incendie de 1858 laissa un souvenir durable dans la mémoire populaire. Presque autant que l'arrivée des Bourbakis quelque treize ans plus tard.