Qu'elle était belle, la reine de Saba...
Julie Meylan met en scène ici Bitlis, la reine de Saba. Celle-ci serait allée chercher la sagesse auprès du roi Salomon. Qui certes la lui donna, mais aussi profita pour lui faire un enfant, le coquin, mais elle était si belle! Toutes choses que notre conteuse, dans l'immensité de sa pudeur, ne dit pas. Celle-ci insiste plutôt sur le fait que toute la sagesse de Salomon, que la noble reine ramena au pays sous forme d'un manuscrit, ne lui donna pas le pouvoir d'échapper à une immense dépression où plus rien ne l'intéressait, même pas la marche de son royaume, et en laquelle elle finit par dépérir pour enfin mourir.
La faute au fameux manuscrit, comprenant probablement le Livre de la Sagesse et celui des Proverbes, textes par lesquels, humains, trop humains, on ne pourrait, selon l'auteur, trouver une réponse à ses questions. Questions, angoisse existentielle pourrait-on dire, qui ne trouveront de vraies réponses qu'avec la venue de l'Enfant. Qui se montre ici d'amblée le personnage mystérieux que l'on attendait depuis toujours, le Messie capable, même encore dans les langes et d'un seul mouvement de bras, de guérir notre pauvre humanité de tous les maux qui l'assaillent, surtout ces misères physiques qui s'abattent sur ceux que la destinée a choisis, en particulier sur ces rachitiques de tous bords qui verront tout soudain leurs membres se redresser par miracle.
C'est Noël! Et tout est possible. Même l'impossible!